03. Création et mandat culturel

01 LA BIBLE PAROLE DE DIEU POUR LHOMME

 

 

 

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CREATION ET MANDAT CULTUREL

La vocation de l’homme dans le monde

 

“Que vous mangiez, que vous buviez ou que vous fassiez quoi que ce soit, faites tout pour la gloire de Dieu” (1 Co 10.31). Cette affirmation souligne un principe biblique selon lequel aucun domaine de la vie humaine ne doit être regardé comme purement profane. Les temps de lecture de la Bible, de prière et de culte introduisent plutôt un service qui se prolonge sous le regard de Dieu, en tout temps, en tous lieux, sous des formes multiples. C'est cette vocation de l'homme dans le monde que l'on désigne par l'expression “mandat culturel”.

 

  1. Au fondement, le Dieu créateur

En confessant Dieu comme “Créateur du ciel et de la terre”, les chrétiens affirment que le monde tient son existence de Dieu, non seulement quant à son origine (Gn 1.1), mais également quant à son développement (Gn 1) et sa permanence dans le temps (Ps 96.10 ; 104.10-24 ; 119.90-91 ; Ac 17.26, 28...). Ce monde n'a pas sa finalité en lui-même : il existe pour Dieu (Ps 19.2 ; 97.6 ; Es 6.3 ; Ro 11.36).

Remarque : De par la Chute et le péché, la beauté dans ce monde en fait un lieu de tentation, d'idolâtrie, d'asservissement. Le chrétien veille à jouir des biens de cette vie sans en devenir captif (Lc 14.16-24... ; 18.24). Une certaine sobriété caractérise sa manière de vivre (1 Co 7.29-31 ; 1 Pi 4.7-8).

  1. L'homme dans la Création
  1. Statut et mission. Du fait qu'il appartient à la Création, l'homme se trouve dans une même relation de dépendance vis-à-vis de Dieu que l'ensemble du monde créé (Es 29.16 ; 45.9 ; Ro 9.19-21). Cependant, la Genèse souligne l'extraordinaire dignité de l'homme créé à l'image de Dieu, à sa ressemblance (1.26). C'est cette dignité qui fait de lui un vis-à-vis responsable devant Dieu, chargé d'accomplir un “mandat culturel” défini par les verbes : dominer (Gn 1.28), cultiver et garder (2.15).
  2. Dominer, cultiver, garder. Le mandat de domination découle du statut royal (ou princier) de l'homme dans la Création (Ps 8.4-9). Ses capacités physiques, mais aussi imaginatives et rationnelles sont mises à contribution pour l'élaboration d'une science, de techniques, la production d'outils, la constitution de civilisations, de sociétés organisées...

    Les verbes cultiver et garder précisent l'intention divine : il ne s'agit pas d'exploiter de manière outrancière, mais aussi de veiller, de conserver, de maintenir. Cela implique un travail (cultiver) en vue d'un développement et la production d'une culture qui devrait refléter un aspect de la “sagesse infiniment variée de Dieu”.

  3. Le dérèglement causé par la rupture. L'homme a trahi Dieu en abusant de ses prérogatives et cela a eu de multiples conséquences (voir Fiche 4).  Le mandat originel demeure, mais il est perturbé gravement dans sa mise en œuvre et souvent détourné de sa vocation (Gn 3.17, 23).
  4. L'activité humaine comme œuvre de Dieu. La responsabilité confiée à l'homme de nommer les animaux (Gn 2.19) préfigure le développement de la science. Après la Chute, la vie se développe : l'édification des premières cités (Gn 4.17), l'élevage (Gn 4.20), la production industrielle (4.22), artistique (4.21), la vie religieuse (4.26).

Le travail de l'homme, y compris dans le domaine séculier, et dès lors qu'il est juste et bon, peut être présenté comme une des œuvres de l'Eternel (Ps 104.23-24). C'est dans cette perspective qu'il portera des fruits pour le bien des hommes (Ps 127.1 ; 128.1-2 ; Ro 13.3-4).

Remarque : L'expression “Prince de ce monde” (Jn 12.31) attribuée au diable ne signifie pas que celui-ci règne en maître sur la Création de Dieu. Il est “prince de ce monde de ténèbres” (Ep 6.12), ce qui ne signifie pas que tout ce qui est vécu dans ce monde soit ténébreux ou directement assimilable à une “tour de Babel”. Le risque, il est vrai, n'est jamais très éloigné, et considérer tout fait de culture comme intrinsèquement bon relèverait d'un angélisme dangereux. La Déclaration de Lausanne l'exprime ainsi : “L'homme est une créature de Dieu ; c'est pourquoi certains aspects de sa culture sont empreints de beauté et de bonté. Cependant, il est également une créature déchue ; c'est pourquoi elle est aussi entachée de péché et porte même, parfois, des traces d'influence démoniaque” (art. 10).

  1. Christianisme et mandat culturel

 

  1. Le rapport Création-rédemption. L'accent majeur de la Bible porte sur l'œuvre de la rédemption et pas sur le mandat culturel. Le nœud du drame humain, y compris dans ses rapports sociaux ou son rapport avec la Création, a bien sa source dans la relation rompue avec le Dieu créateur, et c'est cette relation 'verticale' qu'il convient avant tout de rétablir et de faire grandir.
  2. Néanmoins, cette relation verticale ne se situe pas dans un “monde parallèle”, hors de celui que Dieu a créé et qu'il maintient en mouvement (Jn 17.15). L'incarnation du Seigneur Jésus démontre que notre nature est pleinement prise en compte. Si le “mandat culturel” est bien confié à l'ensemble des hommes, il revient aux chrétiens d'en rappeler, chaque fois que cela sera possible, l'origine, le sens et la finalité.

  3. La dimension royale de Jésus-Christ. Il est vrai que la vie même de Jésus ne semble pas mettre en valeur des réalités comme le mariage et la famille, l'activité professionnelle, les questions sociales ou politiques....

En réalité, dès son baptême Jésus se dirige vers la croix et, dans sa vie, toute autre vocation s'efface devant celle-là. En cela, son existence est unique. Cette œuvre de rédemption aura cependant une forte incidence dans la vie de chaque chrétien, dans chaque domaine concerné par le mandat culturel (couple, famille, profession, vie sociale, etc.) et pas seulement dans le domaine de la piété et de la vie de la communauté chrétienne.

Jésus-Christ  est “Seigneur des seigneurs, Roi des rois” (Ap 17.14), il est “l'Alpha et l'Oméga” (Ap 21.6), car “Dieu a tout créé par lui et pour lui” (Col 1.16). Comme Nouvel Adam (1 Co 15.45), Jésus-Christ reçoit une dignité bien plus grande que celle du premier Adam, y compris sur cette Création. “Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre” dit-il lui-même avant d'être élevé (Mt 28.18). En conséquence, honorer le Christ comme Seigneur, c'est vivre la vie dans toutes ses dimensions comme une célébration de sa gloire (cf. Mt 6.10, 13).

Remarques : Il est important de rappeler que cette vocation adressée aux hommes d'une manière générale, aux chrétiens d'une manière particulière, va se concrétiser selon des formes extrêmement diverses. Le célibat peut être une manière de se consacrer à Dieu sans que le mariage soit dévalorisé pour autant. Si certains consacrent leur vie à la prédication ou à l'évangélisation, cela ne rend pas l'engagement fidèle de chaque chrétien moins important. Certains sont appelés à partir, d'autres à être des témoins là où ils sont déjà...

La mentalité forgée par la société “laïque”, où tous les grands enjeux du temps se déroulent sans aucune référence religieuse, a renvoyé la foi au rang d'une simple option individuelle à vivre chez soi ou dans son Eglise. Les chrétiens, cependant, ne doivent pas se laisser intimider : ce monde, bien que marqué par la rébellion, demeure dans la main de son Créateur et dépendant de ses lois.

Il convient de rappeler que le “mandat culturel” est confié à chaque chrétien, mais qu'il ne relève pas du ministère de l'Eglise en tant que telle. La vocation de l'Eglise est d'annoncer l'Evangile qui est “une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit” (Ro 1.16).

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