
Comment je suis devenue conteuse
« Il était une fois, une fillette élevée par une mère très attentive et un père évangéliste.
Née en Haute-Savoie, malgré ses racines méditerranéennes, elle arrive en terre girondine à l’âge de 7 ans. Bercée de culture des Landes de Gascogne, elle est gourmande, curieuse, accueillante et gironde. Instruite de culture religieuse, son amour des mots s’est nourri aussi bien à l’église où la Bible, lue à haute voix, a forgé son écoute, que sur les bancs de l’école, grâce à des professeurs passionnés de langue française. Sa langue et son univers se sont nourris de ses lectures qu’elle partageait avec qui voulait bien les entendre, tout d’abord les enfants de l’école du dimanche, puis les abonnées des bibliothèques. » Après une initiation à l’art de conter, je me révélais conteuse. Depuis, je conte et clame en mots éphémères ce que certains peignent, mettent en vers, façonnent en terre pour voir les visages s’éclairer, réveiller les imaginaires et convoquer les souvenirs. Contes, légendes, mythes, chants, épopées, transmis de territoires en traditions, de traductions en écritures, débordent de mes lèvres à la rencontre de toutes les oreilles curieuses de les entendre.
« La conteuse, solide au sol, virevolte des mains, caresse de la voix et du regard, s’emballe, s’indigne, s’amuse, suspend le souffle dans un silence, chante. MaryMyriaM conte en une esthétique minimaliste. Seule, sans musiciens, sans décor, elle invite à une écoute poétique de la parole contée. Du doigt, du regard, par sa présence, s’ouvrent les portes sur la perception fine d’un monde sensible. » Dédicace d’une spectatrice.
Parler de Pâques aux jeunes
Célébrer Pâques avec un groupe d’ados, fut un beau partage ente récit biblique et culture littéraire, entre message de l’Évangile et création poétique, entre le récit de la Passion et la plume d’un artiste chrétien.
« Il était une fois, un crapaud. Sortir de son trou d’hiver, voir les champs ensemencés des promesses de l’été, sauter en promenade et saluer une jeune pousse de blé. Elle découvre la vie, s’émerveille de tout, encouragée par la visite du paysan. Il murmure satisfait : « Beau blé ! Bon grain. » L’été passa ; la moisson arriva. Le crapaud salua la jeune pousse devenue bel épi de blé. Tristesse à s’inonder de sa rosée intérieure. « Les épis de blé vont mourir. Je ne veux pas mourir. » Le crapaud l’entoura de sa voix des sources : « Oui ! Voici la moisson. Cela vient de Quelqu’un au-dessus des épis, des arbres et des maisons. La mort, c’est la vie ! J’ai vu les humains remplir leurs greniers. Leurs huches sont vides. Plus de pain pour donner toute leur saveur aux pommes croquantes, au vin en chabrot. Ton épi, c’est de l’or ! Vous êtes le pain de demain ! »
Au matin le crapaud dit : « Les cloches s’envolent pour distribuer des notes de prières, donner le goût de chanter, appeler les humains à se réunir à l’église pour prier et partager le pain de vie pour les humains. »
L’épi répondit : « Merci, doux messager pour la paix que tu apportes avec toi. Adieu la terre. J’arriverai, frêle et fragile devant le maître. Il me dira : « Voici mon pain ! » » Cet automne-là, tout au pays fut paisible : les épis de blé devenus pain, les greniers abondants pour les humains et le crapaud, messager tranquille !
Sanctus de Félix Leclerc, revisité par Mary Myriam
Cette vidéo présente le spectacle créé à partir d’une commande du musée d’Aquitaine pour une visite contée des collections de la préhistoire. Puis, j’ai rencontré un poète contemporain. De ces trois matières : les objets, le poème épique et l’invention du conte, est né ce spectacle, interrogeant la transmission, la création artistique et la foi.