Fiche n° 12 - LA TRINITÉ

 

 

 

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La trinité : Rendre gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit

Aussi loin qu’on remonte dans l’Eglise, le baptême est administré « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » : la vie chrétienne, c’est entrer dans la réalité d’un seul Dieu qui se fait connaître par une diversité de personnes. Cette habitude de parler est présente dès les premières pages du Nouveau Testament. L’Eglise ultérieure ne fera que reprendre et approfondir ces éléments dans ses grandes confessions de foi. Il importe donc de savoir ce que sous-entend cette doctrine de la Trinité, comme aussi ce qu’elle implique pour notre piété et notre vie d’Eglise.

1. Dieu se révèle dans l’histoire

Le mot « Trinité » ne se trouve pas dans la Bible. Mais le Nouveau Testament parle constamment du Dieu Père qui se révèle par son Fils et agit par son Esprit. Nous avons été « choisis conformément à la prescience de Dieu le Père, et conduits à la sainteté par l’Esprit, afin de devenir obéissants et d’être purifiés par le sang de Jésus-Christ » (1 P 1.2). C’est ce réflexe trinitaire que l’on verra plus tard dans le Symbole des apôtres et celui de Nicée-Constantinople.
Pour l’Ancien Testament, Dieu est d’abord un : Je suis l'Éternel, et il n'y en a point d'autre, à part moi il n'y a point de Dieu (Es 45.5). Ce n’est qu’au moment de la venue de Jésus-Christ et de l’envoi de l’Esprit au jour de Pentecôte, qu’il s’est fait connaître comme le Dieu trinitaire. Cependant, le Nouveau Testament, pas moins que l’Ancien, est profondément monothéiste : il y a un seul Dieu.
Parce que Dieu est trinitaire, il existe en lui-même une vraie communion.

2. Dieu, le Père

Dans l’Ancien Testament, Dieu crée toutes choses (Ps 33.6) et maintient aussi la création en existence ; derrière les lois dites « naturelles », c’est lui qui pourvoit aux besoins de ses créatures (Jb 34,14-15).
Tout en continuant à parler du Dieu créateur, les auteurs du Nouveau Testament emploient des expressions comme « Dieu, le Père de Jésus-Christ » ou, plus simplement, « Dieu, le Père ». Lorsque la Bible appuie la distinction des personnes, elle présente le Père comme celui qui prend l’initiative dans la création et la rédemption (Ep 1.3-4). En révélant que le Dieu rédempteur est aussi le créateur, l’Écriture montre que le salut en Christ ne vient pas remplacer l’œuvre de création.

3. Jésus-Christ, Dieu le Fils

Vrai homme et vrai Dieu. Connaître Dieu comme Père est possible parce que Jésus-Christ est venu comme Fils. La Bible montre que Jésus de Nazareth a été et demeure pleinement homme. En raison de sa parfaite dépendance vis-à-vis de Dieu, Jésus a pu, comme aucun autre, appeler celui-ci « Abba, Père », avec tout ce que cela implique d’intime. Cependant, les auteurs du Nouveau Testament n’hésiteront pas à dire que Jésus est lui-même Dieu, la Parole éternelle (Jn 1.1). La venue du Fils n’est donc pas simplement une manière dont Dieu se révèle à un moment donné. Le statut filial de Jésus reflète une relation avec le Père qui plonge ses racines dans l’éternité (Jn 17.5).

Adoptés en Christ. Le statut filial du Christ est au cœur de la foi chrétienne, car il va de pair avec notre adoption. Le Fils de Dieu s’est incarné pour qu’à notre tour nous puissions découvrir cette même relation et en devenir les bénéficiaires. « Qui aurait pu accomplir cela si le Fils de Dieu lui-même n’avait pas été fait homme et ne s’était fait tellement semblable à nous qu’il nous a communiqué de ce qui lui était propre, faisant nôtre, par grâce, ce qui était sien par nature. » (Jean Calvin).

Le rôle du Fils. Le Nouveau Testament précise que Dieu nous a élus en Christ ; il a tout créé par lui ; par le Christ, il a réconcilié le monde avec lui-même ; par lui, il nous a obtenu le salut. Le rôle spécifique du Fils est de réaliser les projets formulés par le Père.
Cette perspective souligne deux vérités importantes. Premièrement, Dieu – Père et Fils – est pleinement impliqué dans notre salut ; deuxièmement, il y a une harmonie parfaite entre l’œuvre du Père et celle du Fils.

Chaussées glissantes.
- Dans la théologie libérale, on a souvent tenté de comprendre Jésus comme un homme entièrement tourné vers Dieu, mais rien de plus.
- Si les évangéliques sont, en général, pleinement acquis à la divinité du Christ, on remarque souvent une tendance à minimiser son humanité.

4. Dieu, le Saint-Esprit

L’Esprit à l’œuvre dès le commencement. L’Ancien Testament parle souvent de l’Esprit de Dieu comme de la force agissante de Dieu dans la nature et au milieu d’Israël. L’Esprit y est aussi à l’œuvre dans la vie des fidèles (Ps 51.13).
Mais c’est à partir de la Pentecôte que l’on découvre la plénitude du ministère de l’Esprit. L’évangile de Jean parle du temps où « l’Esprit n’avait pas été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été élevé à la gloire » (Jn 7.39).
La personnalité et la divinité de l’Esprit se voient dans ses activités : il rend témoignage au Christ (Jn 15.26), il entend et annonce (Jn 16.13), il convainc le monde du péché (Jn 16.8-9), il conduit les disciples dans la vérité (Jn 16.13), il parle et ordonne (Ap 13.1-2), il peut être « attristé » (Ep 4.30), il intercède en faveur des croyants auprès du Père (Rm 8.26, 34).

L’Esprit dans la vie des croyants. L’Esprit nous fait prendre conscience de notre statut d’enfants de Dieu (Rm 8.15-16).
Le Saint-Esprit est à l’œuvre avant la conversion : il agit pour nous conduire au Christ (1 Co 12.3). L’Esprit du Christ permet encore aux disciples de proclamer avec courage et autorité l’évangile (Lc 24.49 ; Ac 1.8). En tant qu’Esprit Saint, l’Esprit fait avancer les croyants sur le chemin de la sainteté (Ph 1.11). Si le Père formule le dessein de rédemption et si le Fils l’accomplit, l’Esprit applique cette œuvre dans la vie de ceux qui appartiennent au Christ.

Chaussées glissantes.
- L’Esprit est parfois réduit à une « puissance ». Or, l’Esprit est une personne.
- L'Esprit est parfois perçu comme une « grâce supplémentaire ». Or, l’Esprit est accordé à tous ceux qui placent leur foi en Christ (Rm 8.9)..
- L’œuvre de l’Esprit est parfois oubliée. Cela peut conduire à une notion statique de la vie dans la foi : la dimension de la transformation du croyant à l'image du Christ est négligée.

5. La Trinité et la spiritualité chrétienne

Plus nous comprenons la grandeur du Dieu trinitaire, plus nous serons émerveillés par son amour qui implique à la fois la création, sa rédemption et sa transformation. Comprendre que le Père, le Fils et l’Esprit agissent en parfaite unité nous fait prendre conscience que notre vie et nos situations s’insèrent dans le contexte plus large du dessein de Dieu pour la création.
Une spiritualité centrée sur le Dieu trinitaire souligne, de même, le lien entre l’œuvre de l’Esprit et notre transformation à la ressemblance de Jésus-Christ.
Une bonne compréhension du Dieu trinitaire éclaire enfin nos façons de prier. Le Nouveau Testament considère la prière comme étant dirigée essentiellement vers le Père (Ep 5.20 ; Co 3.17). Du point de vue biblique, le Fils ne vient pas pour s’attirer la gloire des hommes mais pour nous ramener au Père. De même, l’Esprit tourne notre regard vers le Fils, ne dirigeant pas l’attention à sa propre activité.
N’y a-t-il pas là aussi une implication pour notre spiritualité ? Une vie chrétienne définie par l’amour de Dieu ne cherche pas à se mettre en avant mais elle veut, au contraire, glorifier le Dieu créateur et rédempteur, le Dieu qui choisit, qui relève et qui transforme.

une version plus développée de ce texte est disponible

Mots-clés: Doctrine de Dieu, Théologie, Trinité

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