Fiche n° 06 - EVANGÉLISATION ET SOUVERAINETÉ DE DIEU (prédestination, calvinisme, TULIP)

 

 

 

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“ Les bases théologiques qui définissent notre identité et qui nous rassemblent ”
(cf. Synode National de Vauvert – 1996 – décision XV)

EVANGÉLISATION
ET SOUVERAINETÉ DE DIEU

L'affirmation de la Souveraineté de Dieu nuit-elle à une pleine reconnaissance de la responsabilité humaine et conduit-elle à une passivité coupable devant la mission d'évangéliser ?

Nous croyons, au contraire, que cette foi en la Souveraineté de Dieu, loin de neutraliser l'évangélisation, est le ressort qui nous permet d'agir avec persévérance et constance sans nous laisser décourager par des contretemps passagers.

 

 

La foi en la Souveraineté de Dieu donne aux chrétiens la puissance dont ils ont besoin pour accomplir l'ordre évangélique d'aller et de proclamer la Bonne Nouvelle à toutes les nations.
Annoncer l'Evangile n'est pas simplement communiquer une information, même si cela en fait partie. C'est aussi chercher à persuader, adresser un appel qui demande une réponse. Comme un ambassadeur, le messager de l'Evangile a reçu un mandat (2 Cor 5.19,20).

Ainsi, toujours et partout les chrétiens sont soumis à l'ordre d'évangéliser (Matt 28.19,20). Cependant, il est vrai que le sujet de l'évangélisation continue à susciter beaucoup de discussions. Nous voulons ici placer le débat au niveau des facteurs spirituels qui sous-tendent l'évangélisation afin de dissiper quelques difficultés et d'affirmer nos propres convictions. Ainsi nous nous efforcerons de clarifier les relations entre trois réalités : la souveraineté de Dieu, la responsabilité de l'homme et le devoir évangélique du témoignage chrétien.

1. La Souveraineté de Dieu dans le salut

“ Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais moi, je vous ai choisis et je vous ai établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure…” (Jean 15.16).

L'Ecriture martèle l'affirmation de la souveraineté de Dieu sur le monde qu'il a créé. Il est le Seigneur ; il fait ce qu'il veut de l'argile qu'il pétrit. Tous les êtres sont à son égard dans une dépendance totale : “ Tout est de lui, par lui, pour lui ”, et “ il opère tout selon le conseil de sa volonté ” (Eph 1.11 ; Rom 11.36).

Sans pour autant tomber dans le déterminisme, la Bible souligne que le vouloir de Dieu s'organise selon un plan établi (Ps 139.16). Dans le Nouveau Testament, Jésus rappelle que la souveraineté de Dieu s'exerce jusque dans le moindre événement : “ même les cheveux de votre tête sont tous comptés ” (Matt 10.29,30).


Comme l'écrit un théologien : “ Nulle part l'Ecriture ne suggère que le dessein de Dieu laisserait le détail indéterminé ”.

Lorsque dans la prière nous adressons nos demandes à Dieu, c'est bien que nous reconnaissons en lui l'auteur et la source de toutes choses. Quand l'homme est à genoux, il réalise qu'il ne contrôle pas le monde et il comprend qu'il n'est pas en son pouvoir de subvenir à ses besoins par ses propres efforts.

En matière de salut, Dieu est aussi souverain : c'est lui, le Père céleste qui fait venir au Christ (Jean 6.37 ; 44.65) ; qui donne la repentance (Act 11.18 ; 2 Tim 2.25) ; qui produit le vouloir et le faire pour la mise en pratique de sa volonté (Phil 2.13), et qui garde le croyant jusqu'au jour de Christ (Phil 1.6).

Ainsi, tout chrétien remercie Dieu spontanément, pour sa conversion parce qu'au fond de son cœur il sait que le Seigneur est l'artisan de sa conversion. Pareillement, lorsque nous prions pour la conversion des autres, nous avons le sentiment que c'est bien du ressort de Dieu de les amener à la foi. L'homme ne peut se sauver lui-même ; c'est Dieu qui le sauve.

2. La Souveraineté de Dieu et la responsabilité de l'homme

Ainsi rien n'arrive sans Dieu, cependant il donne de la valeur au “ oui ” que l'homme choisit de lui dire.

“ S'il est certain que seule la grâce opère la conversion, il est également certain que l'homme doit se convertir pour être sauvé, que Dieu veut sa foi, non comme cause première, mais comme moyen de sa justification ”. L'apparente contradiction entre la souveraineté de Dieu et la responsabilité de l'homme s'éclaire en considérant ce que Dieu fait en tant que Roi, et ce qu'il fait en tant que Juge.

En tant que Roi, Dieu dirige et gouverne toutes choses, entre autres les actions des hommes, selon son propre dessein éternel (cf. Prov 20.24 ; 21.1).

En tant que Juge, Dieu tient chaque homme responsable de ses choix et de ses actions (Rom 2.1-6 ; Apoc 20.11-13 ; Matt 25.31-46).

Ceux auxquels le message de l'Evangile est annoncé sont donc responsables de leur réaction à ce message ; s'ils le rejettent, ils sont coupables d'incrédulité.

“ Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru ” (Jean 3.18). Parfois, dans le même verset, la Bible souligne ces deux aspects relatifs à la souveraineté de Dieu et à la responsabilité de l'homme : “ le Fils de l'homme s'en va (à la mort) selon ce qui est déterminé. Mais malheur à l'homme par qui il est livré ” (Luc 22.22).

L'enseignement biblique nous conduit à maintenir ensemble ces deux réalités :
    - l'homme est tenu pour responsable de ses actes ;
    - toute action humaine reste sous la dépendance du gouvernement souverain de Dieu.

Gardons-nous de minimiser l'une de ces affirmations par rapport à l'autre !

3. Pour une Eglise missionnaire

Tous les enfants de Dieu ont reçu mission d'évangéliser. Le chrétien est envoyé dans le monde comme messager de Dieu et ambassadeur de Christ. Il est appelé à faire connaître au plus grand nombre le message qui lui a été confié.

C'est son devoir :     
- parce que Dieu le demande (Matt 28.20,21)
- parce que l'amour pour le prochain l'exige (2 Cor 5.14)

C'est son privilège :     
- parce que c'est une chose merveilleuse que d'être un messager de Dieu et d'apporter aux hommes le remède, le seul, qui puisse les sauver (Rom 10.14-15).

Ici, l'affirmation de la souveraineté de Dieu en matière du salut nous gardera du découragement. “ Au lieu de rendre l'évangélisation inutile, la grâce souveraine de Dieu est justement ce qui, seul, l'empêche d'être inefficace. C'est elle qui nous donne la certitude de voir nos efforts d'évangélisation porter du fruit ”.

En effet l'homme déchu, nous dit l'apôtre Paul, est aveuglé à tel point qu'il lui est impossible de comprendre les vérités d'ordre spirituel. Il méprise l'autorité de Dieu et se moque de sa loi (1 Cor 2.14 ; 2 Cor 4.4 ; Eph 2.2 ; Rom 8.7). Tel est l'homme irrégénéré.

Devant un tel constat, la tentation est grande pour le chrétien de baisser les bras. Mais celui qui croit en la souveraineté de Dieu sur toutes choses agira avec persévérance et fidélité, attendant que Dieu se manifeste :
- Dieu ne fait-il pas ce que les hommes sont incapables de faire ? (Matt 19.26)
- Par son Esprit et au travers de sa Parole, Dieu n'accomplit-il pas son œuvre dans les cœurs des hommes pécheurs pour les amener à la repentance et à la foi ? (Phil 1.29 ; Eph 2.8).

“ Notre évangélisation n'est que l'instrument que Dieu utilise à cette fin (le salut des hommes), mais la puissance n'est pas dans l'instrument : elle est dans la main de celui qui s'en sert ”.

Forts de cette certitude, nous proclamerons avec fidélité et persévérance cet Evangile de la croix, puissance de Dieu pour le salut de ceux qui croient (1 Cor. 1.18).

Dérives et enjeu
Nous soulignons en terminant deux écueils à éviter dans le domaine de l'évangélisation : la passivité et l'activisme.
La passivité : perçue de manière fataliste, la doctrine de la souveraineté de Dieu peut conduire certains à oublier que Dieu veut les utiliser pour amener les hommes à la connaissance du salut en Christ.

Les conséquences sont un certain laisser aller, l'absence de témoignage et le refus d'aller au devant des autres.

L'activisme : à l'inverse, l'oubli de la souveraineté de Dieu conduit certains chrétiens à trop miser sur leurs propres capacités et sur les techniques employées.

Les conséquences sont la précipitation dans le témoignage, l'orgueil spirituel quand le succès est là, l'utilisation de méthodes d'évangélisation artificielles ou douteuses pour atteindre les objectifs fixés, le découragement si les résultats escomptés tardent à se réaliser.
L'enjeu est de taille : la foi en la souveraineté de Dieu n'est pas une discussion vaine. Bien comprise, elle donne aux chrétiens des forces nouvelles pour évangéliser avec persévérance et constance. Ils peuvent témoigner avec zèle, en public et en privé, ainsi que prier avec humilité et persévérance pour que la bénédiction de Dieu accompagne leurs efforts.

“ Ainsi, dit le Seigneur, en est-il de ma Parole :
Elle ne retourne pas à moi sans effet,
Sans avoir exécuté ma volonté
Et accompli avec succès ce pour quoi je l'ai envoyée ”. (Es 55.11).

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