
Un été pour résister
« Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. 2 Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. 3 Le tentateur, s’étant approché, lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » 4 Jésus répondit : Il est écrit : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » 5 Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple, 6 et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet ; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre. » 7 Jésus lui dit : « Il est aussi écrit : Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu. » 8 Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, 9 et lui dit : « Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores. » 10 Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » 11 Alors le diable le laissa. Et voici des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient. » (Mt 4, 1-11)
La tentation après le positionnement
Nous retrouvons ce récit de la tentation de Jésus tout de suite après son baptême. C’est intéressant parce que cela nous révèle un peu la manière de faire de Satan. Il nous attaque souvent fortement une fois que l’on s’est positionné pour Dieu. Ce n’est que lorsque nous nous enracinons profondément qu’il se met à partir. Jacques nous le rappelle bien : « Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable et il fuira loin de vous. » (Jc 4, 7). La tentation et le découragement surviennent souvent lorsque nous commençons à avancer dans la bonne direction. Alors ne nous décourageons pas ! Continuons à résister au diable.
Résister au diable
La question que nous pouvons nous poser est toutefois : comment résister au diable ? Remarquez la réaction de Jésus : il répond avec ce qu’il sait être vrai, avec la parole de Dieu. À chaque tentation, Jésus réfléchit et cherche ce que la Bible dit à ce sujet. C’est elle qui peut nous aider à avoir une foi qui endure toute épreuve. En effet, c’est elle qui nous permet de connaître la volonté de Dieu. Ce passage nous encourage donc à méditer jour et nuit sa parole. C’est pour cela que la Bible dit que celui qui médite l’enseignement de Dieu est heureux. (Ps 1)
Une mauvaise utilisation de la parole
Le diable, lui aussi, emploie la Bible pour nous convaincre. La grande force de Satan est de détourner tout ce que Dieu dit et tout ce qu’il fait, à son avantage. Dès le jardin d’Éden nous voyons cette tendance : « Est-ce vrai que Dieu vous a dit ? » (Gn 3, 1) Dans notre passage, Satan cite le psaume 91 en détournant son sens profond pour inciter Jésus à pécher. Encore une fois, nous voyons malheureusement trop souvent cette tendance dans nos cœurs. Nous cherchons souvent dans la Bible ce que nous désirons trouver et entendre, nous sautons ce qui nous heurte et nous ne regardons pas assez le contexte littéraire des écrits que nous lisons. Cela nous conduit dans toutes sortes de péchés très graves parce que nous croyons faire la volonté de Dieu alors que nous faisons l’inverse. Jésus, au contraire, sait que Satan cherche à détourner le sens profond des Écritures et lui fait face avec une bonne compréhension de ce que la Bible dit.
« Satan cherche le moyen de ravir la parole et la connaissance de Dieu à l’homme et à la femme. Il leur dit : « Vous ne mourrez pas. » Tout est là, dans ce propos de Satan ; c’est ainsi qu’il détourne l’homme de la parole et de la foi. Il le sépare de Dieu et le conduit à un faux dieu. » Ces quelques mots de Luther* nous rappellent tout l’enjeu du débat. Il ne s’agit pas de quelque chose d’abstrait et d’inconsistant mais de concret : le fait d’écouter Dieu ou pas, le fait de tomber dans l’idolâtrie ou non. Apprenons donc à plus méditer la parole et à s’en imprégner jusqu’à ce que ses commandements fassent partie intégrante de nous-même !
Lucas COBB